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Ora su questo paese...
Ora su questo paese...
Franco Fortini/Jean-Charles Vegliante
Ora su questo paese è venuto
l’autunno. Calma la ruota ora la parte d’ombra e chi fruga nei campi vede tumuli e fumi che tramutano alla pioggia. Qui, per mano, tepore che si cede e si serba, a frotte uomini turchini scendono scogli e grotte sfiorano gru di bronzo, feníci distrutte. Ospiti miti della terra, guardano i salici, le nebbie, i melograni nei parchi della lunga festa del Primo Ottobre. Presto sarò tornato dove non è mai stato questo giorno e là, chiuse le imposte ogni sera all’inverno anche il vostro tepore sarà il mio, come voi sarò un uomo di pazienza. Altro fra noi? Scendete a coppie, a gruppi, genî benevoli, corpi del passato o dell’avvenire... Ogni cosa fu detta, il pesce e il monte la campana di guerra, il vino e il pianto e questo lago dove barche vanno tanto sottili che un giunco le cela. Basta un attimo solo a non esistere – – ma nulla in me, in nessuno, si interrompe finché, remoti, siete anche per me. O si ripete o si muta o si salva. E dunque tutto ancora si può dire una volta nelle sere che guardano a noi ancora, miei padri, figli, mia sola famiglia. |
À présent sur
ce pays est venu l’automne. La roue calme à présent sa part d’ombre et qui fouille dans les champs voit amas et fumées se transformant sous la pluie. Ici, par la main, une chaleur qui se donne et se garde, des groupes d’hommes en bleu vif descendent falaises et grottes frôlent des grues de bronze, des phénix détruits. Hôtes paisibles de la terre, ils regardent les saules, les brumes, les grenadiers dans les parcs de la longue fête du Premier Octobre. Bientôt je serai revenu là où ce jour n’a jamais été et là, tirés les volets chaque soir contre l’hiver votre tiédeur sera aussi la mienne, comme vous je serai un homme de patience. Autre chose entre nous ? Vous descendez par couples, par groupes, génies bienveillants, corps du passé ou de l’avenir… Chaque chose fut dite, le poisson et le mont la cloche de guerre, le vin et les pleurs et ce lac où vont des barques si minces qu’un jonc les cache. Il suffit d’un instant pour ne pas exister – – mais rien en moi, en personne, ne s’interrompt tant que, lointains, vous êtes aussi pour moi. Ou l’on répète ou l’on change ou l’on sauve. Et donc tout encore peut se dire une fois dans les soirs qui regardent vers nous encore, mes pères, et fils, ma seule famille. |
F. Fortini, Poesia ed errore 1937-1957, Milano, Feltrinelli, 1959, p. 216-7 (e Quaderno «Franco Fortini, Cina 1955», Centro F. Fortini 2012, p. 31.) |
(trad. J.-Ch. Vegliante) |
[25 novembre 2012]
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